6 septembre 2007

LE SYSTEME DE SANTE AU BRESIL

Pour essayer de donner une idée de comment fonctionne le système de santé au Brésil, il faut tout de même préciser que ces dernières années le pays a connu d´importantes réformes du point de vue sanitaire .Au début des années 90 est crée le système unique de santé (SUS) et est prévu par la constitution pour être un systeme de soins gratuit et universel.
Ainsi tout Brésilien, quelque soit sa classe sociale, peut avoir accès aux soins médicaux.L'individu qui cotise, paye, en moyenne, une taxe qui représente près de 16 % de son salaire mensuel. Les soins reçus dans des établissements conventionnés sont gratuits pour l'assuré.

Bien que le système de santé du Brésil paraît efficace il se dirige en fait vers une situation de crise. Le financement du système publique est très insuffisant, ce qui entraine des
inégalités entre les régions, un rationnement des services, et une baisse de la qualité.

Ainsi, l´attente pour qu´un malade soit pris en charge est si longue qu´il arrive que le patient soit décédé avant de n´avoir pu s´y rendre. Il est fréquent d´attendre 6 mois avant d´obtenir un rendez-vous pour une consultation.


L´Etat gère et possède 31% seulement des lits d´hôpitaux qu´il finance, et décentralise petit à petit le contrôle des équipements sanitaires publics qu´il confie aux Etats et municipalités.Dans la pratique, près de deux tiers de la population utilisent le SUS. Surtout les couches les plus défavorisées de la société. Les couches moyennes et hautes font appel aux sociétés d'assurance santé privées (Planos de Saúde).

L`HOPITAL DE MONTENEGRO
Lors mon précédent séjour, l´hôpital de Montenegro déjà était en situation de crise.
Cet hôpital qui prend en charge 13 communes aux alentours, et qui est financé par la préfecture
de Montenegro est en bien large déficit (près de 400 mille reais par mois!) Ses 300 fonctionnaires sont actuellement en grêve pour cause d´un retard de salaire datant du mois de mai. Les malades pris en charge par le SUS n´ont que le choix de patienter un peu plus ou bien
se présenter à Porto Alegre (où la liste d´attente est encore plus longue)

LA FISIOTHERAPIE (la kiné, quoi)
La profession est très répendue dans l´Etat. Montenegro même, compte près d´une quinzaine de kinés. Cependant les actes n´étant pas valorisés par le système de santé: les kinés prennent un maximum de patients dans un minimum de temps. Travail à la chaîne, patient réalisant tout seul ses exercices, et l´utilisation massive des appareils électrothérapeutiques pour avoir à éviter de perdre du temps à toucher les gens.
Je ne pense pas que le manque de qualité de la profession soit dûe à un manque de formation ( les études de kinés se déroulent sur 5 ans) mais plutôt l´adaptation des professionnels au système qui veut ça.
Il faut rappeler qu´en France, cela ne fait pas si longtemps qu´un kiné a obligation de rester 30min avec son patient!

3 commentaires:

LN a dit…

Très intéressant tout ça...
16% du salaire mensuel des cotisants part dans les caisses du système de santé ?! Si ce n'est pas une erreur de frappe c'est absolument énorme ! Dans ces conditions le travail au noir prend de l'intérêt.
Quant aux grèves, rien de comparable non plus. Nos fonctionnaires poussent les hauts cris tous les six mois (je suis inondée sous les tracts des syndicats...) en se plaignant de n'avoir eu que 1% d'augmentation (ce qui est mieux que certains contractuels soit dit au passage). On est bien loin de 4 mois de salaire impayés...
Pour les malades décédés avant leur prise en charge, no comment ça parle de soi.
On est quand même bien lotis ici. J'espère que si on se plaint tellement, ce n'est pas tant pour le plaisir de râler que pour éviter d'arriver à de telles situations...(d'ailleurs j'irais bien voir Sicko de M.Moore ! )

Anonyme a dit…

moi aussi. et je confirme 16% c'est énorme!

LN a dit…

ceci est un test n'y prête pas attention... je t'explique ensuite par mail ;)